À Venoy, Jean-Claude Duval a monté sa société nommée Agrafes Viti 4.0. Ayant pour objectif de fabriquer et commercialiser des agrafes de palissage en bois pour les vignes. Une alternative à celles en plastique cherchée par les vignerons. 

Jean-Claude Duval n’est pas inconnu à Venoy et dans le milieu viticole. Il y a douze ans, il crée la société de prestation viticole pour les viticulteurs, PSAV. Une société qui a cédé cette année à Clémence Moreau. Avec qui il travaillait au sein de l’entreprise, afin de se consacrer à son nouveau projet, les agrafes de palissage en bois. « Durant toutes ces années, j’étais en contact direct avec les vignerons, qui utilisent énormément d’agrafes de palissage en plastique dans l’année. Beaucoup d’entre eux espéraient qu’une solution alternative arriverait pour ne plus utiliser de plastique. C’est là que j’ai eu l’idée, il y a 4 ans, de me lancer dans la conception d’agrafes en bois. Après des essais concluants, j’ai décidé de déposer le brevet sur cette agrafe et de monter ma nouvelle société qui se nomme Agrafes Viti 4.0 », détaille-t-il. Un projet suivi par la Région BFC et l’Ademe.
Alors, pourquoi le bois ? « Parce que c’est compostable, sans pollution », répond Jean-Claude Duval.
Sa future machine est en cours de fabrication, par une entreprise de Nantes (Loire-Atlantique). « Elle sera livrée en juillet ou août 2023 », assure-t-il. « La fabrication des agrafes est prévue pour la fin d’année 2023, pour une distribution en 2024 ».
En attendant, l’usine Nantaise lui prêtera une machine dès janvier 2023. Pour commencer à communiquer sur son produit et faire des essais supplémentaires auprès des viticulteurs du secteur.

Déjà 6 000 agrafes commandées

Et c’est dans l’Yonne que tout se passera au niveau de la fabrication. « Le circuit court sera privilégié. L’objectif est d’avoir un produit 100 % français, à partir de carton que l’on trouvera au plus près de Venoy », indique Jean-Claude Duval. « Aussi, le but du 4.0 est de sortir un produit avec aucun déchet. C’est pour cela que sur le dessus de l’agrafe se trouve une petite poignée, brevetée, qui mêle à la fois le pratique et le zéro déchet lors de la découpe ».
Pour Jean-Claude Duval, la volonté est déjà de se concentrer sur les besoins des viticulteurs du Chablisien et du Grand Auxerrois, avant de voir plus grand. « Puis, si cela fonctionne, on ira voir les vignerons de Beaune, de Champagne, du sud de la France et pourquoi pas aller sur le marché de l’Europe », sourit-il. Pour l’heure, un domaine du secteur a déjà commandé 6 000 agrafes pour les essayer dans ses vignes en 2023.
Selon lui, « tous les viticulteurs sont conscients qu’il faut améliorer les pratiques, c’est d’ailleurs ce qu’ils font depuis des années déjà. Beaucoup regardent les solutions alternatives à des outils ou produits qui se font aujourd’hui pour avoir un impact positif sur l’environnement. Derrière, c’est à des sociétés comme la mienne de faire le nécessaire et leur apporter des solutions », confie-t-il. « C’est le début d’une aventure. Je mets beaucoup d’espoir dedans. Cela fait déjà 4 ans que je suis dessus, à innover, à mettre en place la résistance du produit. Désormais il est temps de lancer le produit ».